Vous l'aurez deviné : après l'aveu de Léa, je lui ai bien sûr pardonné. Je l'aimais trop pour imaginer vivre sans elle. Mais comme je vous le disais précédemment, cela n'a pas déclenché une relation candauliste ou libertine. Nous étions trop jeunes et je n'avais assurément pas l'ouverture d'esprit nécessaire.
La morale dans laquelle j'avais grandi ne couvrait pas cette facette de mes sentiments. Alors, faute de comprendre... on interdit ! C'est le principe fondamental de l'esprit humain. Quand on ne comprend pas, on détruit.
Léa m'avait trahi, un point c'est tout ! Mais comme j'étais fou d'elle, je devais lui laisser une chance de me prouver sa sincérité et que je pouvais lui pardonner (de toute ma grandeur d'âme) cet écart de conduite, imputable sans aucun doute à la bêtise et à l'avarice de ses parents.
Et voilà, boum, l'affaire est réglée. On en profite pour oublier très vite que l'idée de la savoir photographiée sous tous les angles, excitée, baisée, sodomisée et couverte de sperme m'avait fait éjaculer dans sa bouche ! Non... ça n'a jamais existé et d'ailleurs, je vais lui interdire de faire des photos avec quelqu'un d'autre que moi. Pour l'argent, on se débrouillera. C'est à moi de prendre mes responsabilités... c'est normal !
Voilà, bienvenue au XIXe siècle, la femme aux fourneaux et l'homme à la mine !
S'en suivirent quatre années de déni et d'obscurantisme. Nous étions le couple idéal aux yeux de toute notre famille et de nos amis. Diplômés d'une des écoles les plus réputées de France, les offres d'emploi ne se firent pas attendre pour l'un comme pour l'autre, avec tout le confort qui va avec. À part Freddy Krueger et la Belle et la Bête (belledoche), tout était parfait.
Le mariage en grande pompe, robe blanche et tout le tralala, eut lieu à l'été 1990. Nous ne vivions plus dans mon petit appartement avec vis-à-vis, mais dans un bien plus grand, en banlieue ouest, avec une immense terrasse et proche d'une gare RER. Nos moyens financiers avaient considérablement augmenté. À cette époque, nous avions repris notre petit jeu : donner des noms d'hommes à mes doigts pour que je les enfonce dans son cul quand nous faisions l'amour.
L'idée nous plaisait toujours autant, mais personnellement, je ne la voyais pas seulement comme un fantasme. C'était plutôt le genre de choses qu'on se dit en privé mais qu'on ne fait jamais. Le petit secret qui lie un couple et crée de la complicité. Et Léa se gardait bien de demander quoi que ce soit de plus. En revanche, elle restait aussi impudique qu'avant et continuait à se promener nue (mais moins souvent, il est vrai).
Elle était devenue une femme respectable, donc pas de provocation délibérée, mais elle prenait quand même quelques bains de soleil nue sur la terrasse pour bronzer, et je suis certain que quelques voisins ont pu s'en mettre plein les yeux.
Un an et demi après le mariage, notre premier enfant arriva. J'étais le papa le plus fier du monde.
Le seul petit souci fut que Léa ne pouvait pas accoucher par voie basse. Jolie petit cul, mais trop étroit ! Elle eut donc une césarienne, sans problème immédiat apparent. Quatre jours à peine après l'accouchement, toute la petite famille était de retour à la maison.
Les semaines suivantes furent assez difficiles, surtout pour Léa qui réalisa que le baby-blues, ce n'était pas que dans les livres. De plus, elle cicatrisait très mal.
Elle retourna plusieurs fois à l'hôpital montrer sa cicatrice à son obstétricien. Il tenta plusieurs fois de traiter le foyer infectieux, mais comme elle allaitait, il ne pouvait pas prescrire n'importe quoi. Après plusieurs semaines, elle eut même un drain et un traitement assez fort qui l'épuisèrent davantage, si c'était possible, et la forcèrent à arrêter l'allaitement, ce qu'elle prit très mal.
Après quelques mois, la cicatrice restait très sensible pour Léa, qui avait une peur panique des rapports sexuels vaginaux. Heureusement, l'anus et la bouche restaient des options accessibles. Néanmoins, notre libido était en chute libre ! Bébé sur le pont... bite en prison !
Cela faisait six mois que cette situation incertaine persistait et que cette satanée cicatrice était un rempart à notre sexualité. Un dimanche soir, Léa m'annonça qu'elle avait pris rendez-vous en début de semaine avec l'obstétricien, encore une fois.
Je lui dis :
- "Oui, et cette fois, il faut qu'il nous dise s'il y a des risques ou si c'est normal. Merde ! Il ne se rend pas compte ?"
- "Oui, chéri, ça m'inquiète aussi. Tu imagines si je ne peux plus jamais..." Sa voix se brisa. Je tentai de la rassurer.
- "Mais ne t'inquiète pas, chérie. Je ne suis pas médecin, mais je ne pénètre pas ton utérus, que je sache ! Même avec une énorme bite, je n'irais pas jusque-là !!! Donc je pense que ce sont surtout des idées que tu te fais..."
- "Des idées ??? Vas-y, traite-moi de folle tant que tu y es ! On voit bien que ce n'est pas toi qui passes sur la table du boucher ! Rappelle-moi, c'était quand la dernière fois qu'on t'a ouvert le bide pour sortir un bébé ? Non, parce que tu as l'air sacrément sûr de toi, t'es un expert ?"
Le sujet était plus que sensible. Si je ne voulais pas finir pendu au portemanteau, mieux valait battre en retraite !
- "Oui, non, bien sûr chérie, tu as raison, ce n'est pas ce que je voulais dire, tu m'as mal compris... enfin... je... je me suis mal exprimé... Je suis sûr qu'il te donnera de bonnes nouvelles !" Je lui fis un baiser rapide et allai voir ailleurs si j'y étais.
La semaine commença et j'oubliai le rendez-vous, comme tout bon mari débordé par son boulot... Le mardi soir, comme d'habitude, je rentrai vers 21h, avec une excellente excuse professionnelle (et c'était vrai). Je trouvai Léa assise sur le lit dans notre chambre, en larmes.
- "Qu'est-ce qui se passe, chérie ? Qu'est-ce qu'il y a ?"
- "Le rendez-vous chez l'obstétricien était aujourd'hui... et tu étais injoignable toute la journée..."
Mon alarme interne se déclencha instantanément. Alerte, alerte, danger imminent... Trouve un abri anti-atomique ! Appelle ta mère, dis-lui que tu l'aimes mais que tu vas passer quelques années dans le coma !!! Je tentai prudemment :
- "Ah oui, c'est vrai, il faut absolument que je te donne tous les numéros des gens avec qui je bosse pour que tu puisses me joindre. Je suis presque jamais au bureau."
Même si je savais pertinemment que je ne le ferais pas, plus l'excuse était grosse et assénée avec conviction, plus mes chances de conserver mes testicules augmentaient.
- "Mais dis-moi, ça s'est bien passé ?"
- "J'aurais aimé ne pas devoir attendre aussi tard pour t'en parler !"
Elle ne s'énervait pas. Ça me surprit et m'inquiéta.
- "Bien sûr, mais vas-y, je suis là. Dis-moi, il y a un problème ?"
Une véritable angoisse commença à monter en moi.
- "J'avais rendez-vous ce matin..."
- "Ok !"
- "J'ai vu mon obstétricien, un dermatologue, un kiné..."
- "Ah oui, ok !"
- "Ils m'ont tous fait me mettre complètement nue, ils m'ont tripotée partout, je pourrais même dire qu'ils m'ont masturbée... et un patient du kiné a même assisté à tout !"
- "QUOI ???" hurlai-je. "C'est quoi cette histoire ? Depuis quand traite-t-on une patiente de cette manière ? La maltraiter ainsi sans aucun égard pour son ressenti émotionnel ? Nous ne sommes pas des morceaux de viande à exhiber sans ménagement !"
Ils allaient m'entendre à la clinique ! Je pris les clés de la voiture pour y aller déclencher un scandale monumental. J'étais sincèrement furibond et prêt à en découdre.
Léa me rappela d'une petite voix :
- "Au fait... j'ai joui trois fois !"
Les clés me tombèrent des mains. Le bébé se mit à pleurer, pas étonnant après mes cris.
Je restai bouche bée, la mâchoire décrochée. Léa se leva et me dit en me regardant par en dessous :
- "Je vais voir le bébé... Attends-moi, je reviens..."
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