Hotwife un phénomène en vogue

Le Docteur Lee a enseigné et publié dans le domaine de la psychologie analytique, et elle a développé l’un des premiers systèmes électroniques permettant l’analyse quantitative du comportement humain. Elle a débuté son travail de conseil en dirigeant des groupes de thérapie Gestalt.

Parallèlement, elle a consacré plusieurs décennies de son expérience professionnelle exclusivement à l’étude de la gente féminine urbaine et aisée.

Qu’est-ce qui favorise le phénomène des hotwives ? Bien que les motivations couvrent un large spectre, nous n’aborderons ici que quelques-unes des plus courantes.

Commençons par écarter les vieux clichés comme celui du "Ménage à trois". C’est un stéréotype dépassé que beaucoup de femmes sont heureuses de voir disparaître. Pourquoi ?

Parce que depuis au moins un siècle, les femmes ont dû se plier à ce fantasme essentiellement masculin (souvent avec leur meilleure amie en tant que deuxième femme) et franchement, nous en avons assez.

Non, nous n’avons pas forcément envie d’un cunnilingus débridé avec notre meilleure amie simplement parce que vous trouvez cela excitant, désolée.

Nous ne sommes pas lesbiennes. Si l’idée de voir notre petit ami ou mari avec une autre femme nous rend folles, c’est parce que nous ne sommes pas programmées pour aimer ça. Biologiquement, nous ne sommes pas faites pour aimer voir notre partenaire s’accoupler avec d’autres femelles.

D’autre part, nous savons que beaucoup d’hommes sont excités à l’idée de regarder leur copine ou épouse avoir une relation avec un autre homme, pendant qu’ils regardent ou participent. Surpris ? Vous ne devriez pas.

Les sondages révèlent que de plus en plus de femmes, particulièrement celles de trente ans et plus ayant dépassé la période d'éducation des enfants, déclarent être extrêmement excitées par le trio "Hot Wife" (HFH - homme-femme-homme).

Ces femmes atteignent leur pleine maturité sexuelle à la fin de la trentaine et au début de la quarantaine. Beaucoup apprécient d'attirer l'attention des jeunes hommes. Elles ne veulent pas tromper les hommes qu'elles aiment ; elles veulent un petit ami ou un mari qui les laisse être des créatures désirantes au sommet de leur pouvoir sexuel - un pouvoir que les médias attribuent à tort aux femmes de vingt ans.

Alors que beaucoup d’hommes ressentent une baisse de testostérone en quarantaine, avec une libido qui semble un lointain souvenir, les femmes, elles, deviennent souvent plus désirantes et parfois très chaudes !

Qu’est-ce qu’un Candauliste passif (Cuckold pour les anglo-saxons) ? Un Candauliste passif est un homme marié informé des activités extraconjugales de sa partenaire et qui, très probablement, les encourage activement, en tirant une forte stimulation et du plaisir de cette complicité.

Le biologiste Robin Baker (auteur de "Sperm Wars") émet l’hypothèse que l’excitation candauliste trouve son origine dans la biologie de la sexualité et les effets de l’excitation sexuelle sur le cerveau.

Sa théorie est qu’un homme soupçonnant sa partenaire d’avoir une aventure éprouverait une pulsion biologique à avoir un rapport sexuel avec elle. Objectif : mettre en concurrence sa semence avec celle de l’autre homme. Bien qu’hypothétique, cela expliquerait le désir de certains hommes de voir ou savoir leur partenaire avec un amant.

L’époux veut suivre la relation et éviter que son épouse ne compromette leur couple par le mensonge et le secret accompagnant habituellement les aventures. En bref, il veut être informé et donner son avis, parfois exercer un certain contrôle.

Le plus souvent, il veut que les aventures de son épouse soient uniquement sexuelles, sans risques émotionnels menaçant leur relation.

Une nouvelle norme attrayante ? Les médias présentent souvent des femmes belles, désirables, sexy et ouvertes au sexe. Si cette image évoquait jadis une "femme déchue" ou une "pute", elle représente maintenant une nouvelle norme pour certains.

Certaines femmes se vantent même d’éviter les rapports dans leur couple. Contrairement à l’opinion de féministes radicales, elles sont parfois soupçonnées d’être castratrices, lesbiennes refoulées ou ayant des problèmes personnels.

Aujourd’hui, beaucoup de femmes éprouvent une excitation à être considérées comme sexuellement libérées, particulièrement parmi les femmes plus âgées. Pour elles, il y a une satisfaction de l’égo à être vues comme désirables, voire comme des femmes légères et désirantes ; cette liberté leur permettant d’être sexuellement libres tout en préservant la sécurité de leur relation officielle.

Certains candaulistes aiment que leurs femmes soient élégantes en public, mais souhaitent qu'elles soient perçues comme "chaudes", "sexy" et "connaisseuses du plaisir", non comme "coincées".

Bien que ce type de femme soit souvent considéré comme une menace pour un homme marié, les hommes matures reconnaissent qu’une femme désirante et épanouie a autant la possibilité d’être ouverte que les hommes.

Un homme marié à une hotwife est souvent fier de son ouverture d’esprit et de sa complicité avec elle. Il parle ouvertement du goût prononcé pour le sexe de son épouse lors de conversations avec d’autres hommes.

Implicitement, il n’a aucun problème avec les désirs de son épouse, sa sexualité ouverte. Dans la plupart des cas, le sexe au sein d’une relation candauliste est très ludique et épanoui.

La femme adoptant ce mode de vie a une estime d’elle-même plus élevée. Les infidélités du partenaire sont moins fréquentes, la libido du couple est plus élevée, et elle se sent désirable pour les hommes plus jeunes.

Beaucoup réalisent que d’autres ont une sexualité plus épanouie. Si elles peuvent être réticentes à de nouvelles façons de prendre du plaisir avec leur conjoint, ces freins tombent souvent dans les bras de nouveaux partenaires, où le désir d’être un "bon coup" est plus présent.

Même avec des doutes sur leur désirabilité, être l’épouse d’un candauliste leur montre qu’elles plaisent toujours. Pour certaines, c’est une seconde jeunesse, un nouvel "éveil sexuel".

Cette évolution peut perturber un mari non préparé. Mais pour ceux ressentant toujours des désirs candaulistes - convaincus que leur épouse peut être désirée par d’autres tout en étant admirée par eux - c’est un rêve devenu réalité.

Contrairement à la croyance selon laquelle ces maris sont soumis ou dotés d’un petit pénis, la plupart ont une belle confiance en eux. Ils sont virils et masculins. Ils affirment généralement ne pas désirer de rapports avec d’autres femmes ; leur épouse est au centre de leurs fantasmes. C'est peut-être la seule catégorie d'hommes que l'on peut croire sur leur fidélité.

Signaux et libertés Dans certaines circonstances, une femme peut porter une chaîne à la cheville droite pour signaler qu’elle est l’épouse d’un candauliste. (Bien que beaucoup portent des chaînes sans connaître la signification.)

Une fois reconnue comme telle, elle peut flirter librement avec les hommes qu’elle trouve séduisants, montrant clairement qu’elle est disponible pour une aventure.

Les femmes comme objets sexuels ? Beaucoup pensent que cela transforme la femme en objet sexuel. Cette idée repose sur le principe que le plaisir sexuel est une prérogative masculine, alors que de plus en plus de femmes constatent que ce n’est pas le cas.

La plupart des femmes ont vécu en essayant d’agir comme "des femmes respectables" et en évitant les hommes "qui n’ont que ça en tête". Maintenant, comme me l’a confié une patiente : "Je me fiche que les hommes sachent que j’aime ça".

Cette prise de conscience permet à l’épouse d’aller au-delà du "qu’en-dira-t-on" pour vivre pleinement ses désirs et les plaisirs d’une aventure - notamment en expérimentant des orgasmes réguliers. Le plaisir est souvent renforcé par la transgression du tabou culturel fort : une femme mariée ne peut avoir de rapports avec d’autres hommes que son mari.

Habituellement un désir masculin Les pratiques candaulistes sont généralement à l’initiative du mari, excité à l’idée de la regarder se faire prendre par un autre.

Un homme interrogé déclare : "J’ai dû faire évoluer mon point de vue sur la façon dont ma femme devrait se comporter avec les hommes qui la savent disponible. Aujourd’hui, je suis fier d’elle. Je me vante parfois qu’elle aime le sexe. C’est ce qui la rend différente de la plupart des autres femmes."

Un autre mari : "... j’ai toujours été excité par l’idée de l’encourager à laisser les hommes désirants lui faire des avances et lui donner du plaisir... Nous nous sentons plus proches grâce à ces avances. Ma femme pense que tant que nous sommes ensemble et qu’elle a des aventures, tout va bien. C’est extrêmement excitant pour nous deux."

Du point de vue de son mari, il s’est débarrassé de l’image de "vie dissolue de la femme libérée". Le fait que sa femme soit courtisée et ait parfois des rapports avec d’autres hommes stimule son besoin de la reconquérir. Cela renforce aussi son respect pour elle. La plupart vénèrent déjà leurs femmes.

Ils leur achètent de belles tenues, les sortent, leur disent à quel point elles sont attirantes. Ils imaginent souvent un complice viril la dominant et l’éveillant sexuellement, la libérant de ses inhibitions. Certains savent combien une aventure avec un nouveau partenaire est excitante. Souvent, ils souhaitent offrir à d’autres hommes cette possibilité.

Un mari candauliste fantasme aussi parfois sur une femme habituée à satisfaire ses besoins physiques et intellectuels. Il prend plaisir à imaginer de jeunes hommes satisfaire son épouse, mais uniquement avec son autorisation.

Du point de vue de l’épouse Les femmes perçoivent différemment le fait d’être l’épouse d’un candauliste. L’une d’elles : "Je me sens libre en compagnie des hommes. Je ne crains pas la jalousie de mon mari ni l’opinion des autres. Si je veux une aventure avec un homme qui me plaît, je le dis à mon mari puis je suis libre d’en profiter. Savoir que ça l’excite démultiplie mon excitation et mon plaisir. Bien sûr, être vue comme libérée par un homme jeune et beau m’excite. Mais coucher avec un autre homme sans mon mari ressemble à de l’infidélité pour moi. Je veux qu’il soit présent, qu’il me voie être prise par un autre. C’est super excitant pour nous deux."

En même temps, elle ne veut pas que jalousie ou ressentiment ruinent son mariage ou menacent cette liberté précieuse. Peu de maris l’offriraient.

Elle veille donc à être totalement transparente sur ses amants. Pas de conversations cachées ou de rencontres clandestines. Cela signifie souvent que le mari veut avoir son mot à dire sur les hommes qu’elle rencontre.

Un mari peut vouloir que sa femme annonce sa sexualité via des tenues provocantes. Il peut l’accompagner dans une boîte où elle porte une robe ultra-sexy ou pas de culotte pour attirer l’attention.

Plutôt que d’être jaloux, avoir une femme vue comme désirable peut renforcer son ego. Bien que les motivations soient différentes, l’objectif final est identique.

Le mari peut alors rencontrer des hommes ayant eu ou désirant son épouse. Pour compenser toute perte présumée de virilité, il leur rappelle ses exploits passés. Pour prouver son absence de jalousie, il leur dit que son épouse prend du plaisir avec d’autres hommes. Avec subtilité, il peut même l’offrir à des partenaires de qualité. Comme l'a dit un candauliste : "J’aime mettre les choses en mouvement juste pour voir ce qui se passe".

L’essentiel à retenir Ce qui semble agréable sous l’influence de la testostérone, de la libido ou des fantasmes peut devenir une grossière erreur avec le temps. Restons vigilants : cette pratique peut laisser place aux regrets et créer une distance dans le couple.

Rappelons que les valeurs candaulistes vont à l’encontre de notre conditionnement culturel et de notre tendance naturelle à la possessivité et à la jalousie. Bien que non souhaitables, ces réactions sont encore la norme. Notre société n’accepte pas ces relations ouvertes.

Il y aura toujours des femmes aux mœurs légères et des maris complices. Mais la majorité réagit négativement envers ces couples. Cela peut poser problème dans un environnement professionnel où un tempérament affirmé est crucial pour une évolution. Une attitude machiste prévaut, considérant la femme comme propriété de l'homme. Un mari doit garder le pouvoir ; s’il laisse son épouse avoir des aventures, c’est qu’il "ne porte pas la culotte", avec des conséquences sur sa carrière.

Beaucoup de couples candaulistes restent donc discrets par crainte d’être jugés. En revanche, les travailleurs indépendants et professions libérales en ville s’en préoccupent moins.

Compte tenu du nombre croissant d’aventures extraconjugales et d’une attitude plus tolérante dans des pays comme le Japon, nous pouvons nous interroger sur une future prise de conscience culturelle dans des pays comme les États-Unis, pas encore prêts. Nous sommes au début d’une évolution majeure des mœurs.

La transition vers plus de liberté sera semée d’embûches. Cependant, je suis convaincue que nous construirons une relation de couple mettant l’accent sur l’amour et une complicité épanouie - bien plus riche que l’exclusivité sexuelle obsolète qui répondait à la jalousie mais étouffait l’épanouissement individuel.

Cela fera disparaître des souffrances et empêchera que l’épanouissement sexuel d’un partenaire ne serve de prétexte à des divorces toujours plus nombreux.