Distinguer désir, pulsion et excitation

Lorsque nous vivons une expérience candauliste ou évoquons un tel désir avec notre partenaire, cela peut susciter des émotions confrontantes et parfois...

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Psychologie et candaulisme
Distinguer désir, pulsion et excitation

Lorsque nous vivons une expérience candauliste ou évoquons un tel désir avec notre partenaire, cela peut susciter des émotions confrontantes et parfois douloureuses.

Savoir identifier ses ressentis, les communiquer clairement à soi-même (« Voilà ce que je ressens : un état, une sensation, une émotion »), les reconnaître et en parler est essentiel dans la construction même du plaisir.

Qu’est-ce que la pulsion ? La pulsion est impérieuse, relevant de la nécessité physiologique. Comme l’épouse d’un mari candauliste éprouvant un besoin urgent de retrouver la virilité de son amant.

Dans la pulsion ou le besoin, nous sommes dans le registre sensoriel. C’est viscéral, incontournable, physiologique et corporel : une tension à réduire.

L’excitation est stimulée par la résolution et la libération de cette tension. C’est un processus quasi mécanique, détaché des sentiments. Sa satisfaction n’exige pas d’émotions contrairement au désir.

Qu’est-ce que le désir ? Le désir est aussi une sensation mais élaborée mentalement, souvent nourrie de sentiments pour autrui. Il déclenche une chaîne distincte du besoin, intégrant forcément des émotions et sentiments – absents du besoin pur. Cela rend le désir plus riche, complexe et subjectif.

Le désir peut émaner de soi (se faire plaisir) ou de l’attirance pour l’autre. Si le besoin vise un objet de satisfaction, le désir se nourrit d’un investissement narcissique : « Que vois-je de moi en l’autre que j’admire et qui me le fait désirer ? ».

La frontière entre pulsion (besoin) et désir est donc subtile.

Qu’est-ce que l’excitation ? L’excitation est un état (être excité), alimenté par le besoin ou le désir. Précisons qu’elle n’est pas toujours liée à des projets sexuels.

Elle présente une forte corrélation entre la certitude de sa satisfaction et son intensité même. Elle culmine à l’approche de la réduction de la tension. Non résolue, elle génère ressentiment, frustration et sentiments négatifs.

Par exemple, un mari candauliste frustré de ne pas voir les ébats imprévus de son épouse avec son amant peut éprouver de la rancœur. Son épouse, bien que comblée, pourra ressentir de la culpabilité.

Ces ressorts émotionnels sont multiples, expliquant des vécus très différents du plaisir associé à ces tensions. Certains jouissent de voir leur femme se faire prendre, d’autres sont excités à l’idée que leur épouse soit avec un autre homme pendant qu’ils travaillent.

Notons un point crucial : plus les sentiments du couple sont forts, plus l’exaltation, l’excitation et le désir atteignent une intensité au moins équivalente. À condition d’être en phase avec ses émotions et connecté à l’autre.

En conclusion Rappelons qu’une incapacité à réaliser son plaisir engendre une profonde souffrance. Savoir nommer ses états de tension est précieux pour élaborer son propre plaisir.

L’harmonie sexuelle passe par la compréhension de soi et de ses émotions – un bénéfice majeur d’une belle complicité candauliste.

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